dimanche 10 février 2008

der Jane Austen Club

Un samedi soir toute seule, rien à la télé, déjà épuisé mes distractions habituelles pendant l'interminable après-midi, et pas envie de travailler. Donc je regarde le programme des cinés.

Avant dans mon village il y avait le "Cinéma du Parc et du Musée", deux petites salles de projection dans une maisonnette appartenant aux châtelains voisins, à l'entrée du parc et de la roseraie, face au château.
Un rêve de cinéma : parquet ciré qui craque et fresques au plafond, tableaux accrochés dans l'escalier, statues dans le vestibule, dorures, rideaux rouges et sièges moelleux, lustres à pampilles. Et à la caisse des boissons fraîches (au moins 4 différentes!) et un énorme réservoir à pop-corn. On pouvait boire un café et fumer dans le petit salon en attendant la séance.

En plus de flatter mes goûts de luxe ce cinéma était agréable parce qu'il y avait rarement plus de 5 spectateurs dans la salle. Projection privée chez les princes à deux pas de chez moi... J'y étais presque toutes les semaines.
Malheureusement, malgré leur désir d'apporter la culture au bas peuple, les princes ont aussi des impératifs économiques. Mon cinéma a fini par fermer, il y a presque un an.

Depuis il faut aller jusqu'en ville, au multiplexe. Où on a droit à tous les blockbusters américains, du pire au moins bon. Je n'ai rien contre "Spiderman" ou "la Boussole d'or", mais je regrette que les critères des multiplexes allemands classent "Ensemble c'est tout" et Woody Allen dans la catégorie intello/sûrement pas rentable/pas de ça chez nous.


Donc hier soir, au comble de l'ennui, je regarde les programmes de ciné sans grand espoir. Et je découvre que ce bouquin a été adapté au cinéma. Et personne ne m'avait rien dit!


Je prends ma voiture, passe acheter des croquettes pour chat au supermarché ouvert jusqu'à 22 h (aucun rapport avec le ciné), croise le gars le plus aaaaaah! du monde en train d'y faire ses courses (et qui charge tout dans le plus gros 4x4 blanc du monde, toujours aucun rapport avec le ciné), et pars en direction de la ville, toute heureuse.


Non je ne m'étais pas trompée, "The Jane Austen Club" était bien à l'affiche. Oui il y avait encore des places. Non je n'avais pas oublié mon argent. Tout marchait comme sur des roulettes, c'était inquiétant. Il y avait du retard, on a dû attendre que les salles de la première séance se vident.

Enfin j'étais assise dans le noir. Enfin le film a commencé. Et là...
105 minutes de bonheur parfait.

Résumer un film en quelques phrases ne peut que lui nuire, alors je m'en abstiendrai. Je peux seulement dire que ça a été la meilleure soirée ciné de ma vie.


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