Des enfants dans des landaus,
des enfants punis,
des enfants moches.
Et une vision de moi si j'attends trop longtemps pour avoir un bébé.
Tricot, couture, lecture et autres petites choses
Des enfants dans des landaus,
des enfants punis,
des enfants moches.
Et une vision de moi si j'attends trop longtemps pour avoir un bébé.
Je viens de commander le kit. Enfin, commander est un bien grand mot parce que j'ai buggé au niveau de Pay Pal. Mais tout s'arrangera demain au téléphone - faut espérer. Je ne voudrais pas être privée de ça sous prétexte que j'ai du mal à dompter mon mulot.
Il faut dire que depuis des mois ça la prenait, par bouffées, Marinette pleurnichait: "Je veux un chien".
Le Père Noël l'a prise au mot et lui a trouvé le plus gentil de tous les chiens. Pendant les vacances M. est donc allée tous les matins à la SPA locale, jours feriés compris, pour promener gentil chien et faire un peu connaissance avec lui.
Puis, suite logique, chien est venu à la maison en période d'essai de cinq jours.
Dire qu'il est gentil est au-dessous de la réalité. Après deux ans passés au refuge, toute sa vie, il cherche sans arrêt l'attention, le contact, le câlin. Il est doux avec les chats. Il est joueur. Il ne perd pas ses poils. Il n'aboie pas. Il comprend l'allemand et le français.
Oui mais voilà, on est dans la vie de Marinette, donc il y a forcément des problèmes.
1, chien fait tout le temps pipi dans la maison. Quand il est content, quand il a peur, quand on ne le regarde pas, quand on le regarde.
M. met ça sur le compte du stress, un si gros changement pour un si petit chien. Ca lui passera avec le temps, non?
2, les chats ne veulent pas entendre parler du chien. L'une des minettes a fait 5 jours de grève de la faim, planquée sous le lit.
Mais ça ne devrait pas être insurmontable. Jusqu'à l'année dernière il y avait un chien dans la maison, tellement aimé des greffiers qu'on le présentait comme "le chien des chats".
3, M. a des crises d'angoisse. Et c'est ça le seul vrai problème de cette fille. Veut-elle vraiment un chien? Est-elle prête à engloutir de nouveau temps, énergie, argent, pour son bien-être? Serait-elle à la hauteur? N'est-ce pas un feu de paille de deux semaines qu'elle regrettera durant les quinze ans à venir? Et les grasses mat'? Et si les huits pipis par jour sur le parquet continuaient ad vitam eternam? Et si chien hurlait à la mort dès qu'on le laisse seul?
De toutes façons en ce moment M. est dans l'incapacité totale de prendre une décision, peu importe qu'il s'agisse d'établir un grand plan de vie ou de rédiger une liste de courses. Alors se projeter dans le futur, quelle blague. M. est tellement à côté de ses pompes qu'elle vit au jour le jour, et qu'elle est incapable de savoir ce qui la rendrait heureuse. Et que tout ce qui ressemble de loin à du bonheur lui semble douteux. M. se méfie de tout, y compris d'elle-même. C'est à ce genre de détails qu'elle se rend compte qu'elle ne fonctionne pas comme tout le monde.
Donc depuis une dizaine de jours M. est dans le flou. La période d'essai se terminait ce matin, M. est allée au refuge en prévoyant de demander une prolongation, et y a finalement laissé le chien en pensant "plus vite c'est fait, moins ça fera mal".
En réalisant qu'elle partait sans lui, le chien a eu un aboiement qui mélangeait l'exclamation surprise et la plainte suppliante. Je le jure.
Et depuis, évidemment... c'est pas beau à voir.