

Tricot, couture, lecture et autres petites choses
Ca avance si vite en 8, dimanche matin c'était fini. J'avais suivi les instructions à la lettre et le résultat ressemblait bien au bonnet surdimensionné de Wendy. On notera que je me suis lâchée sur les couleurs; 4 teintes différentes, pas seulement du beige et du marron, et pas de noir du tout.
Après deux passages en machine: c'est feutré mais les mailles sont encore apparentes. Mais comme je n'arrivais pas à le mettre en forme comme je voulais et qu'il était moins grand que prévu (normalement la bordure n'était que la petite bande rouge, beige et marron) j'ai préféré éviter un troisième lavage, de peur de me retrouver avec un vide-poches.
J'étais vraiment ravie d'un ouvrage si facile et si rapide, ça a été du bonheur du début à la fin.
Et depuis ce soir... Terrible image d'un Kitty Pi qui se sent seul. Très seul. (Oui, cette table basse appartient à mes chats, pourquoi?) Kitty Pi (Wendyknits)
tricoté en n°8 - aiguilles à double pointe et aiguille circulaire de 60 cm
en laine à feutrer Wash+Filz-it! d'Anchor (8X50g)
J'ai essayé d'expliquer aux poilues que j'avais littéralement explosé le budget tricot pour elles, manifestement elle n'en ont rien à faire. Ca doit être les rayures. Je savais que j'aurais dû faire sobre.
Peu importe, c'est mon premier objet fini de 2008 (mmmh, il y en avait eu plusieurs en 2007?) alors il restera là au milieu du salon, vide ou garni. Jusqu'à ce que je ne supporte plus cette explosion de couleurs.
Il y a un an, alors qu'elle était dans ce qu'on suppose être sa quinzième année, il est devenu évident que ce n'était plus une crise mais la fin. Il fallait "prendre une décision", comme font les adultes. Le rendez-vous chez le vétérinaire a été fixé à ce jour-là, le 16, un vendredi. Parce que je voulais avoir un peu de temps avant de retourner au boulot. Je n'arrivais pas à imaginer la vie après.
J'avais toujours eu beaucoup de mépris pour les gens qui conservaient des urnes funéraires chez eux. Eh, c'est la mort, il faut tirer un trait! Si c'était les cendres d'un humain je trouvais ça cinglé et morbide. Si c'était celles d'un animal je trouvais ça cinglé et ridicule.
Mais laisser son corps être jeté dans un container à déchets n'était juste pas envisageable. Quand à l'enterrer en forêt ou dans un cimetière pour animaux, je ne voulais pas en entendre parler. L'idée qu'elle soit loin de moi, et seule, m'était insupportable.
Alors aujourd'hui j'ai les cendres de ma chienne chez moi. Je suis peut-être cinglée, selon mes propres critères, mais c'est une petite consolation de me dire qu'elle est toujours avec moi.
Qui a parlé de tirer un trait?
J'ai accepté l'idée d'avoir eu un chien, accepté que c'était du passé et que je ne pourrai jamais rien changer à ça. Mais la douleur de sa perte est encore bien plus forte que tous les bons souvenirs.
Depuis j'ai découvert une facette nouvelle chez certains humains, parmi ceux qui ont connu ma chienne. Plusieurs ont les yeux dans le vague et la voix qui soupire quand ils l'évoquent. Ca me touche. Ils doivent avoir un petit côté "pas très net" eux aussi.
Comme disent les Allemands, on n'a pas toutes les tasses dans le placard.